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Jacques Argaud - Architecte - Expert près la cour d'appel de Rennes et la cour administrative d'appel de Nantes
1 avril 2012

La jungle des signes de reconnaissance de la qualité dans la construction

Certification, qualification, label, appellation,... Autant de termes qui fleurissent dans l'univers de la construction française.

Mais comment faire le bon choix entre ces signes de qualité, très nombreux, qui attestent, à leur niveau, des compétences d'une entreprise ou de ses salariés ?

Tentons d'y voir plus clair :

Appellation : délivrée à une entreprise sous l'égide de branches professionnelles, l'appellation informe sur les capacités ou les compétences de l'entreprise.

Label : signe distinctif, apposé sur une entreprise ou un produit, permettant de reconnaître certaines caractéristiques prédéfinies, variables d'un organisme à un autre. Par exemple en affichant "Agréé Maisons de qualité", le constructeur s'engage en matière de qualité de construction, d'organisation et de relation avec le maître d'ouvrage (par exemple, en matière de denrées alimentaires, le plus connu est le label Rouge).

Qualification : ce signe reconnaît formellement la capacité d'une entreprise à réaliser des travaux dans une activité donnée et à un niveau de technicité défini. Par exemple, la qualification Qualifélec "Bâtiment communicant" concerne la réalisation d'installation en domotique et réseaux de communication, dans les locaux à usage d'habitation et le petit tertiaire.

Certification : il s'agit d'une certification de compétence attribué à une entreprise.

Vous avez compris ? Bravo car pour ma part, je suis dubitatif : comment m'expliquer que dans le même temps, les signes de qualité fleurissent comme les fleurs au printemps et les sinistres sont toujours aussi nombreux ?

Par ma pratique de l'expertise, je suis bien placé pour voir des situations ubuesques liées à des malfaçons dont l'origine est à trouver, il faut bien l'avouer, non pas d'une erreur ou une maladresse dans la mise en oeuvre de matériaux de construction (ce qui peut arriver à chacun), mais dans une totale incompétence des constructeurs qu'ils soient architecte - maître d'oeuvre, entrepreneur, ...

La France complexifie de plus en plus les règles de l'art c'est-à-dire les moyens de mettre en oeuvre des matériaux et produits destinés à la construction de bâtiments.

Ainsi, quand bien même chaque norme, certes, trouve son orgine dans une récurrence de sinistre et la légitime volonté de les réduire, rend de plus en plus opaque les conditions de mise en oeuvre de matériaux tant et si bien que les entrepreneurs (hormis les majors du BTP) ne les connaissent pas, ne les ont pas assimilées et surtout quand bien même les connaîtraient ne peuvent pas les appliquer sur le terrain faute de salariés suffisemment formés et faute de la présence d'un encadrement compétent.

C'est toute l'hypocrisie du système, je (organismes de surveillance de la sinistralité) découvre des sinistres récurrents donc je (législateurs) produits des normes pour les endiguer et hop là nous (acteurs de la construction) devons connaître toutes les normes dont certaines se téléscopent et se contredisent, mais le législateur peut dormir tranquille puisqu'il a oeuvré pour l'amélioration de la qualité du bâti en France.

Piètre analyse que font nos législateurs, tous plus prompts à pondre une nouvelle loi, un nouveau décret, un nouvel arrêté,... que de sérieusement s'interroger sur la qualité de la formation, tant initiale que continue, des entrepreneurs et de leurs salariés.

De nos jours, l'évolution passe inexorablement par une prise de conscience de la nécessité de se former, et ce de manière continue, c'est-à-dire tout au long de sa carrière professionnelle.

On ne peut plus intervenir sur un projet en ayant en tête que ses données livresques acquises il y a seulement 10 ans sur les bancs d'une école ou d'une université sans parler de celles acquises il y a25 ans !

Les matériaux eux-mêmes évoluent, ainsi que leurs modes de fabrication et de pose, et tous les acteurs de l'acte de construire doivent de manière permanente se former.

Les avocats l'ont bien compris puisque pour conserver leur spécialité, par exemple droit de la consruction, ils doivent suivre une formation de 20 heures (de mémoire réparties sur 2 ans) faute de quoi, ils perdent le bénéfice de cette spécialité.

A quand, une généralisation de ce dispositif ?

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Sources pour le chapitre tentons d'y voir plus clair "Unis pour Bâtir n° 21" (magazine des clients de Queguiner matériaux)

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